Posted by Rachel Dolhun, MD, February 22, 2017 on Foxfeed Blog.
Traduit en Français par Agnes Moreau.
La douleur est un symptôme non moteur courant, mais peut-être inattendu, de la maladie de Parkinson. Jusqu’à 75% des personnes peuvent éprouver une certaine forme d’inconfort au cours de leur maladie. Malheureusement, ce symptôme est souvent méconnu et donc pas assez traité.
Plusieurs causes potentielles à la douleur de Parkinson
Certains types de douleur sont dus aux symptômes moteurs ou non moteurs de la maladie de Parkinson, d’autres à la maladie sous-jacente elle-même. Certaines douleurs ou malaises ne sont pas directement liées à la maladie de Parkinson, mais sont pourtant très courantes. Voici une liste des principales causes de la douleur chez les personnes atteintes de la maladie de Parkinson:
- Rigidité musculaire: Les symptômes moteurs, tels que la rigidité et la lenteur du mouvement, peuvent entraîner des douleurs qui peuvent entraîner une diminution de la mobilité et donc encore plus de souffrance. La raideur peut être généralisée sur tout le corps ou localisée dans une région, comme l’épaule, le bras ou la jambe. Parfois, un tremblement incontrôlé peut déclencher une douleur.
- Dystonie: La dystonie est une contraction musculaire involontaire prolongée qui provoque une posture anormale. Il peut affecter n’importe quelle partie du corps, mais les exemples typiques pour la maladie de Parkinson sont des crampes de pied ou un recroquevillement des des orteils. La dystonie survient le plus souvent le matin ou pendant les périodes creuses, lorsque les médicaments ne fonctionnent pas de façon optimale et que les symptômes de la maladie de Parkinson reviennent.
- Dyskinésie: La dyskinésie est un mouvement anormal involontaire qui peut se développer avec l’utilisation à long terme du lévodopa (en conjonction avec une plus longue durée de la maladie). La dyskinésie se produit habituellement lorsque les symptômes de la maladie de Parkinson sont contrôlés (c’est-à-dire, pendant les périodes «actives»). Les mouvements peuvent être une torsion, un tortillement ou une agitation.
- Douleur centrale: Dans la maladie de Parkinson, les régions du cerveau qui traitent la sensation et la douleur peuvent ne pas fonctionner correctement, ce qui peut entraîner un syndrome appelé «douleur centrale». Les symptômes de la douleur centrale varient considérablement d’une personne à l’autre. La douleur peut être généralisée, affectant tout le corps, ou concentrée sur un endroit particulier du corps. Il peut s’agir d’une sensation de brûlure constante ou d’une vive douleur intermittente.
- Douleur abdominale: La majorité des personnes atteintes de la maladie de Parkinson souffrent de constipation ou de maux d’estomac, et ce même avant le diagnostic. La constipation peut aller d’une nuisance mineure à une affection qui provoque de graves ballonnements et de l’inconfort.
- Douleur musculo-squelettique: En raison d’une mobilité réduite, de changements posturaux, de chutes et parfois de fractures, la maladie de Parkinson peut provoquer des douleurs musculaires et osseuses. Beaucoup de personnes ont également des douleurs au bas du dos et parfois même une sciatique (douleur, picotements et engourdissement irradiant à l’arrière d’une jambe).
- Douleurs articulaires: L’arthrite ne fait pas partie de la maladie de Parkinson en tant que telle. Mais la maladie de Parkinson associée au vieillissement résulte sur le fait que leurs douleurs peuvent être difficiles à différencier. Les articulations de la main, du genou, de la hanche et du bas du dos sont souvent raidies par l’arthrite.
- Neuropathie: Les dommages aux nerfs périphériques (ceux qui apportent la sensation aux mains et aux pieds) peuvent se manifester par un engourdissement, des picotements ou une sensation de brûlure. Ce type de neuropathie peut être causée par un certain nombre de conditions, y compris le diabète et les carences en vitamine B.
La douleur, comme la plupart des symptômes non moteurs (et moteurs), peut fluctuer. Lorsqu’ils parlent de leur maladie de Parkinson, les personnes qui vivent avec la maladie décrivent les bons et les mauvais jours. Le stress physique et émotionnel, ainsi que le manque de sommeil, la fatigue et la dépression peuvent exacerber cette douleur. La douleur dans la maladie de Parkinson, peu importe d’où elle vient, est aussi généralement pire pendant les périodes «off» (périodes où les symptômes de la maladie de Parkinson reviennent parce que les médicaments ne fonctionnent pas de manière optimale).
Approches multiples de la gestion de la douleur dans la maladie de Parkinson
Voici quelques principes de base pour traiter la douleur dans la maladie de Parkinson:
- Identifier la source de la douleur, si possible;
- Optimiser le contrôle des symptômes moteurs;
- Incorporer de l’exercice;
- Utiliser des méthodes non pharmacologiques, si cela aide;
- Ajouter un médicament contre la douleur si nécessaire.
Si la douleur survient, discutez-en avec votre spécialiste des troubles du mouvement, qui peut évaluer votre maladie de Parkinson, évaluer les causes autres que la maladie de Parkinson (même les infections mineures peuvent aggraver les symptômes et la douleur) et vous orienter vers un traitement approprié.
Si les symptômes moteurs ne sont pas contrôlés, la douleur peut ne pas être contrôlée de manière adéquate. Si le temps «off», la dyskinésie ou la dystonie contribuent ou causent de la douleur, les ajustements des médicaments dopaminergiques sont susceptibles d’être la stratégie initiale pour la gestion de la douleur. Des thérapies supplémentaires pour la dystonie peuvent inclure des injections de toxine botulique (Botox) dans les muscles affectés, ou des médicaments par voie orale, tels que des myorelaxants.
L’exercice physique peut être bénéfique pour la plupart des douleurs (et la constipation), même si cela peut être la dernière chose que vous ayez envie de faire. Un physiothérapeute ou un ergothérapeute peut également vous aider à élaborer un régime personnalisé, et les membres de votre famille et amis peuvent vous soutenir.
Les traitements de la douleur non pharmacologiques comprennent les massages, la pleine conscience et les techniques de méditation, l’acupuncture et l’application de chaleur ou de froid. Ceux-ci peuvent être utilisés seuls ou en combinaison avec des médicaments.
Pour les douleurs musculo-squelettiques et autres, des anti-inflammatoires peuvent être recommandés. Pour les douleurs sévères, de faibles doses d’opioïdes peuvent être prescrites. Les opioïdes peuvent toutefois causer de la constipation, ils doivent donc être utilisés avec prudence. Pour la douleur centrale ou neuropathique, en particulier lors de dépression (voire sans dépression), certains antidépresseurs peuvent souvent soulager les symptômes.
Une approche d’équipe multidisciplinaire pour la gestion de la douleur peut être utile. En plus de votre spécialiste des troubles du mouvement, pourquoi ne pas consulter de physiothérapeutes ou des ergothérapeutes, des psychiatres et même des experts en gestion de la douleur. Chacun de ces praticiens cible un aspect différent de la douleur.
Recherche actuelle sur plusieurs aspects de la douleur de Parkinson
Les chercheurs s’efforcent de mieux comprendre les mécanismes derrière la douleur dans la maladie de Parkinson afin de pouvoir la traiter plus efficacement. Ils recherchent des mesures objectives, telles que l’imagerie cérébrale, pour diagnostiquer et surveiller la douleur, et pour évaluer la réponse au traitement. (Actuellement, cela ne peut être fait que subjectivement, ou en demandant à une personne d’évaluer sa douleur en utilisant une échelle numérique ou visuelle.) Et ils étudient plusieurs médicaments et la stimulation cérébrale profonde pour leurs avantages potentiels dans le traitement de la maladie de Parkinson.
Source: https://www.michaeljfox.org/foundation/news-detail.php?ask-the-md-pain-and-parkinson-disease