Posted by Maggie McGuire Kuhl, April 21, 2014 on Foxfeed Blog.
Quiconque est confronté à la maladie de Parkinson a probablement déjà entendu cette question et se l’est peut-être déjà posée. L’on sait que la cause de Parkinson est rarement génétique, mais que cela signifie-t-il pour ceux qui sont atteints de cette maladie aujourd’hui, pour leurs enfants ?
Il reste beaucoup plus de questions que de réponses concernant cette problématique, mais les chercheurs ont développé des pistes très prometteuses et de bonnes idées sur la façon d’en savoir plus. Les scientifiques ont identifié deux gènes associés à Parkinson, mais -c’est important de le noter- tous les individus porteurs de ces gènes mutants ne vont pas pour autant développer la maladie. Les chercheurs connaissent également un certain nombre de gènes « à risques » qui, en interaction avec d’autres facteurs, pourraient mener à la maladie. La Fondation Michael J. Fox se concentre sur les efforts de recherche afin d’en savoir plus sur les causes génétiques de Parkinson et d’accélérer la transcription de ces découvertes en de meilleurs traitements.
Transcrire des découvertes génétiques en traitements
« Nous concentrer sur les patients parkinsoniens et sur ceux présentant des mutations génétiques à risques va nous permettre de suivre le processus évolutif de la maladie dès son tout premier stade » nous dit le Docteur Ken Marek, responsable du programme de recherche sur la progression des marqueurs génétiques pour Parkinson (Parkinson’s Progression Markers Initiative (PPMI)). » Ce groupe de personnes va nous permettre d’en apprendre plus sur le processus biologique de la maladie et ainsi accélérer notre recherche quant aux bio marqueurs de Parkinson ainsi que de proposer des thérapies plus efficaces. »
Jusqu’à la fin des années 90, les scientifiques pensaient qu’il n’y avait pas de composante génétique à la maladie de Parkinson. Néanmoins, grâce à l’étude d’une famille fortement touchée par la maladie, les chercheurs ont découvert en 1997 une mutation génétique qui pourrait en être la cause. Bien que cette mutation, dans le gène SNCA, soit extrêmement rare, elle a amené les scientifiques à établir clairement un lien avec Parkinson. Les chercheurs ont étudié le gène SCNA et ont découvert que sa protéine, l’alpha-synucléine, était présente dans les cellules de tous les patients parkinsoniens étudiés.
En 2004 les chercheurs ont identifié une mutation dans le gène LRRK2, le plus connu contribuant au développement de la maladie, mais qui ne concerne que un à deux pourcent de tous les cas de Parkinson. Dans certains groupes ethniques (par ex. les Juifs Askhénases), un pourcentage plus élevé de cas est attribué à la mutation LRRK2, mais les chercheurs ne savent pas encore pourquoi. Une mutation dans le gène LRRK2 provoque une augmentation de l’activité de la protéine kinase du LRRK2. Ce mécanisme est maintenant devenu une piste de recherche active pour le développement d’un médicament.
Les chercheurs étudient également les gènes à risques qu’ils ont identifiés jusqu’à présent: GBA, Parkin, PINK1, DJ-1. Tout comme la mutation du SNCA a mis en évidence l’agglutination de la protéine alpha-synucléine, les scientifiques espèrent, en étudiant ces gènes, pouvoir identifier les protéines et processus cellulaires qui pourraient être avoir une influence sur les cas de maladie de Parkinson dont les causes ne sont pas encore connues.
De plus, les scientifiques recherchent d’autres gènes à risques associés à Parkinson tout comme l’est le LRRK2. L’on sait que, parmi ceux qui possèdent cette mutation, tous ne développent pas la maladie. Pourrait-il y avoir d’autres variations génétiques qui entraîneraient certaines personnes à la développer? Y aurait-il des facteurs de protection qui empêcheraient les personnes porteuses de la mutation de contracter la maladie? Si l’on arrivait à identifier ces gènes à risques ou ces facteurs de protection, les scientifiques pourraient alors viser le développement de nouveaux traitements.
Contribution au développement de nouveaux médicaments
Ces découvertes génétiques ont ouvert la porte à une toute nouvelle approche pour la recherche. Bien que la connaissance de ces mutations génétiques a mené à des objectifs de développement de nouveaux médicaments, elle a soulevé néanmoins des questions quant à l’hérédité au sein des familles. Et au jour d’aujourd’hui, le fait de connaître la présence d’une mutation génétique chez une personne ne change pas le traitement.
Néanmoins, ceux qui savent qu’ils ont une mutation génétique associée à Parkinson ont un rôle très important à jouer dans la recherche. Ils ont le pouvoir de changer le statu quo.Il est désormais établi que les chercheurs peuvent apprendre énormément de ces personnes en étudiant leur biologie, et ce qu’ils peuvent en retirer peut se traduire en développement de médicaments qui bénéficieront à tous les patients atteints de Parkinson.
PPMI, une étude unique financée par la Fondation, a lancé une large campagne de recrutement de personnes ayant une mutation du gène LRRK2 ou SNCA (ayant développé ou non la maladie) afin de les intégrer à l’étude en cours. Elle collectera des données et des échantillons biologiques durant 5 ans afin de rechercher des pathologies liées à Parkinson.
Nous avons encore beaucoup à apprendre, mais si nous revenons à cette première découverte de la mutation du gène SNCA, ce que nous savons maintenant comparé à il y a 15 ans est tout simplement remarquable. De plus, la Fondation accélère ses investissements en infrastructures, nouvelles technologies et en recherche de nouveaux gènes à risques pour faire avancer la recherche encore plus vite.
Pour la plus grande partie des familles qui comptent un patient Parkinson, le risque d’hérédité est extrêmement faible. Mais les familles qui ont un risque d’hérédité élevé peuvent nous aider à résoudre les inconnues qui persistent quant à l’origine génétique de la maladie et nous amener à enfin répondre à l’ultime question: Comment soigner?
Source: https://www.michaeljfox.org/foundation/news-detail.php?is-parkinson-disease-genetic-maybe