Posted by Rachel Dolhun, MD, July 27, 2017 on Foxfeed Blog.
Traduit en Français par Agnès Moreau.
Il n’y a aucun régime en particulier (ou programme d’exercices ou médicaments) qui convienne à tous les patients Parkinson et il n’y a aucune combinaison diététique spécifique pour laquelle il ait été prouvé qu’elle pourrait retarder la maladie. Bref, il n’y a pas de «régime Parkinson». Cela étant dit, les médecins recommandent une alimentation saine et équilibrée avec suffisamment de fruits et de légumes. Une alimentation saine est importante pour les patients Parkinson. C’est bon pour la santé en général et cela a aussi un effet bénéfique sur certains symptômes non moteurs comme la constipation et l’hypotension artérielle. Pour certaines personnes, les ajustements alimentaires (en particulier en ce qui concerne l’apport en protéines) peuvent également optimiser l’effet des médicaments tels que la lévodopa.
(En savoir plus et regarder une video sur l’alimentation et Parkinson)
Nous analyserons ici certains régimes spécifiques à propos desquels on nous pose souvent des questions. Si vous avez l’intention d’ajuster votre alimentation, assurez-vous d’en discuter avec votre médecin ou avec un diététicien (votre médecin peut vous orienter vers un diététicien).
Le régime cétogène
Le régime cétogène a une teneur élevée en matières grasses et très peu de glucides ou de protéines. Dans ce régime, le corps doit extraire l’énergie des graisses (ou des corps cétoniques) au lieu du glucose (sucre). Selon certaines sources, les graisses sont un carburant plus efficace.
Ce régime a été utilisé pendant des années dans le traitement de l’épilepsie quand il ne répondait pas aux médicaments conventionnels. Il y a aussi des études pré-cliniques qui indiquent l’utilité possible pour la maladie de Parkinson1. On suppose que les corps cétoniques agissent comme antioxydants et donc améliorent partiellement le mauvais fonctionnement des mitochondries (les centrales électriques de la cellule) et augmentent l’énergie du corps2. (MJFF soutient également la recherche pré-clinique de l’effet d’un régime cétogène sur l’alpha-synucléine, la protéine qui coagule dans le cerveau des patients parkinsoniens.)
L’effet de ce régime chez les patients parkinsoniens est limité à des anecdotes et une étude médicale unique comprenant cinq volontaires ayant suivi un régime cétogène pendant 28 jours. Les volontaires ont vu une amélioration de leurs activités quotidiennes et des symptômes moteurs, mais il n’est pas exclu que ce soit un effet placebo3. Il est également important de souligner que, puisque le régime cétogène a une faible teneur en protéines (ce qui complique la prise de lévodopa), il est possible que certains des effets positifs soient dus à une meilleure absorption du lévodopa et donc pas à un effet positif sur le cerveau. (En savoir plus sur l’interaction entre lévodopa et protéines)
Un médecin et une diététicien doivent accompagner ce régime. Les valeurs sanguines et les effets secondaires doivent être surveillés, entre autres pour prévenir la déshydratation, les faibles niveaux de sucre ou les calculs rénaux. C’est un programme d’alimentation très strict qui est difficile à maintenir et qui comprend des risques de prénurie de nutriments4. De bonnes alternatives à ce régime sont par exemple les rgimes Atkins et Grain Brain (les deux mettent l’accent sur les gras et les glucides faibles, mais diffèrent selon les types de gras recommandés et non recommandés).
Le régime sans gluten
Dans un régime sans gluten, la protéine de gluten, qui est contenue dans le blé, l’orge et le seigle, est évitée. Chez les personnes souffrant d’intolérance au gluten (congénitale), cette protéine provoque une inflammation intestinale (et avec elle ballonnements, nausées et diarrhée). Il peut également entraîner d’autres symptômes, tels que des maux de tête, des douleurs articulaires et même des sautes d’humeur et des problèmes de mémoire.
À l’heure actuelle, il n’y a aucune preuve préclinique ou clinique qui soutienne des avantages d’un régime sans gluten pour les personnes atteintes de la maladie de Parkinson. Pourtant, certains patients affirment que leurs symptômes se sont améliorés après avoir suivi un régime sans gluten. Les symptômes parkinsoniens d’une personne souffrant de «maladie coeliaque subclinique» (intolérance au gluten innée sans symptômes) se sont améliorés de façon significative après avoir supprimé le gluten de son régime5. Suivre un régime sans gluten peut être difficile et vous risquez de présenter certaines carences vitaminiques.
Le régime méditerranéen
Le régime méditerranéen se concentre sur les fruits, les légumes, les légumineuses et les céréales. Le poisson est la principale composante de l’apport en protéines. Les produits laitiers et la volaille arrivent en deuxième place et la viande rouge est consommée au maximum quelques fois par mois. Ce régime met l’accent sur l’absorption de «graisses saines», telles que les graisses présentes dans les noix et l’huile d’olive. Le vin rouge est autorisé, avec modération et pendant le repas.
Ce régime est lié à un faible taux de cholestérol (cholestérol à lipoprotéines de basse densité) et à un risque réduit de maladie d’Alzheimer, de maladies cardiovasculaires et de diverses formes de cancer. Une étude épidémiologique réalisée en 2007 a montré un lien entre un régime méditerranéen et un risque plus faible de maladie de Parkinson6. En 2012, une autre étude a confirmé que ce régime alimentaire pouvait retarder l’apparition de la maladie de Parkinson. Il est possible que cela soit fait par des effets anti-inflammatoires ou antioxydants, mais plus de recherche est nécessaire pour clarifier le mécanisme d’action possible et les avantages dans la maladie de Parkinson7.
Le régime MIND (combinaison du régime méditerranéen et du régime DASH-riche en végétaux, censé prévenir l’hypertension)
Le régime MIND est une combinaison du régime méditerranéen et du régime DASH (abréviation anglaise d’un régime contre l’hypertension. Il se concentre sur 10 catégories d’aliments: légumes à feuilles, autres légumes, baies, poulet, poisson, huile d’olive, haricots, noix, céréales et vin; le tout en fonction de quantités spécifiques quotidiennes et hebdomadaires. Ce régime a été associé à un risque réduit de maladie d’Alzheimer, mais l’effet sur ou dans la maladie de Parkinson n’a pas été étudié.8
En résumé
- Il n’y a pas de «régime Parkinson» spécifique.
- Les conseils nutritionnels doivent être adaptés à la situation médicale de chaque individu et également adaptés aux médicaments, aux exercices physiques, etc.
- Considérez votre alimentation comme vos médicaments: ne faites aucun changement important sans consulter votre médecin (ou votre diététicien).
- Davantage de recherches sont nécessaires sur les effets possibles de ces régimes spécifiques sur les symptômes et l’évolution de la maladie de Parkinson.
Lire le guide de MJFF sur l’alimentation et Parkinson.
* REMARQUE: Les informations médicales contenues dans cet article sont uniquement conçues comme un guide général et ne comprennent pas de conseils spécifiques. Toutes les décisions concernant les soins et le traitement doivent être prises en consultation avec votre médecin traitant ou une autre personne médicalement qualifiée.
Références
- Shaafi S, Najmi S, Aliasgharpour H et al. The efficacy of the ketogenic diet on motor functions in Parkinson’s disease: A rat model. Iran J Neurol. 2016 Apr 3; 15(2): 63-9.
- Gasior M, Rogawski M and Hartman A. Neuroprotective and disease-modifying effects of the ketogenic diet. Behav Pharmacol. 2006 Sep; 17(5-6): 431-9.
- VanItallie TB, Nonas C, DiRocco A et al. Treatment of Parkinson disease with diet-induced hyperketonemia: A feasibility study. 2005 Feb; 64(4): 728-30.
- Hartman A and Vining E. Clinical aspects of the ketogenic diet. 2007 Jan; 48: 31-42.
- Di Lazzaro V, Capone F, Cammarota G et al. Dramatic improvement of Parkinsonian symptoms after gluten-free diet introduction in a patient with silent celiac disease. J Neurol. 2014 Feb; 261(2): 443-5.
- Gao X, Chen H, Fung T et al. Prospective study of dietary pattern and risk of Parkinson disease. Am J Clin Nutr. 2007 Nov; 86(5): 1486-1494.
- Alcalay R, Gu Y, Mejia-Santana H et al. The association between Mediterranean diet adherence and Parkinson’s disease. Mov Disord. 2012 May; 27(6): 771-4.
Source: https://www.michaeljfox.org/foundation/news-detail.php?ask-the-md-what-the-best-diet-for-parkinson