La maladie de Parkinson expliquée
Le défi de Parkinson
La maladie de Parkinson, décrite par James Parkinson en 1817, est une maladie neurologique chronique dégénérative (perte progressive des neurones) affectant le système nerveux central responsable de troubles progressifs : mouvements ralentis, tremblements, rigidité puis troubles cognitifs. C’est le second trouble neurodégénératif le plus fréquent.
Ses causes sont mal connues. Le tableau clinique est la conséquence de la perte de neurones du locus niger (ou « substance noire ») et d’une atteinte des faisceaux nigro-striés. La maladie débute habituellement entre 45 et 70 ans. C’est la deuxième des maladies neurodégénératives les plus fréquentes, après la maladie d’Alzheimer. La maladie de Parkinson se distingue des syndromes parkinsoniens qui sont généralement d’origines diverses, plus sévères et répondent peu aux traitements.
Physiopathologie
Un déficit de dopamine apparait dans certaines structures du cerveau (la dopamine est un neurotransmetteur, une molécule servant de messager chimique entre deux neurones, synthétisée dans une terminaison axonale ; elle est libérée dans la fente synaptique en réponse à un influx nerveux).
Les altérations cérébrales ne se limitent pas seulement à la sphère dopaminergique ; de nombreux systèmes de neurotransmetteurs (sérotoninergiques, cholinergiques, glutamatergiques, adénosinergiques ou encore adrénergiques) sont également atteints. Le dérèglement du système dopaminergique par dégénérescence des neurones dopaminergiques dans la pars compacta du locus niger est néanmoins caractéristique de cette maladie ; c’est elle qui induit les principaux symptômes de la maladie de Parkinson.
La physiopathologie de la maladie a été récemment éclairée par la découverte de nombreux gènes impliqués dans des formes rares de la maladie.
Les processus biologiques suspectés d’entraîner la perte neuronale sont multiples : dysfonctionnement mitochondrial, apoptose, accumulation de protéines neurotoxiques, stress oxydatif (affectant la réparation de l’ADN neuronal lors de stress physicochimiques du neurone) ; l’hyperactivation inappropriée de la protéine Cdk5 (kinase cycline-dépendante 5) normalement présente dans les neurones, supprime l’enzyme APE1 (voir Endonucléase) nécessaire à la réparation de l’ADN, ce qui peut conduire à la destruction de neurones.
Il a récemment été montré que la voie Cdk5-APE1 était perturbée chez des patients victimes de la maladie de Parkinson ou d’Alzheimer. De même une protéine (α-synucléine) s’accumule anormalement dans les corps de Lewy et les neurites.
Causes
Les causes, processus ou facteurs de risque de cette maladie sont encore mal connus. Ils pourraient être la conséquence de l’interaction entre une prédisposition génétique (surtout chez des sujets de moins de 50 ans) et des cofacteurs environnementaux. Depuis de nombreuses années, des toxiques environnementaux, métaux lourds et pesticides sont suspectés.
Diagnostic clinique
Le diagnostic est basé sur le constat de symptômes spécifiques des syndromes parkinsoniens:
- hypertonie musculaire extrapyramidale appelée « plastique » par opposition à l’hypertonie spastique, c’est-à-dire qu’elle cède à l’appui, qu’on a la sensation de « tuyau de plomb » lors de la mobilisation passive du membre (symptôme chez 85% des parkinsoniens). Cette rigidité peut céder par à-coups (aspect de roue dentée). L’attitude générale est en flexion (Cyphose dorsale, membres semi-fléchis) et donne un aspect penché en avant. Elle est augmentée par la manœuvre de Froment, persiste en décubitus (signe de l’oreiller) ;
- tremblement de repos des extrémités, notamment du pouce (symptôme chez 64 % des parkinsoniens) : le patient semble compter sa monnaie, ou rouler de la mie de pain. Il est lent et régulier, pouvant plus rarement persister dans l’attitude. Classiquement, il disparaît lors des mouvements volontaires et du sommeil, est augmenté par les efforts de concentration tels que le calcul mental, et respecte le cou et le chef (la tête) mais peut toucher le menton ;
- akinésie : elle consiste en une rareté et une lenteur des mouvements (bradykinésie). Elle se manifeste aussi par une perturbation de la mimique et des mouvements automatiques comme ceux de la marche. C’est le signe le plus important de la maladie (symptôme chez 88 % des parkinsoniens). Le patient a un visage impassible, la bouche entrouverte, clignant rarement des yeux. La marche est lente à petits pas, parfois entrecoupée d’arrêts avec piétinement. Elle est parfois rapide (festination). Le malade penché en avant paraît courir après son centre de gravité. Il y a toujours une perte du ballant des bras. Les mouvements alternatifs rapides des membres (épreuve des marionnettes) sont mal réalisés.
Les symptômes inauguraux les plus fréquents sont la dépression, l’altération de l’odorat (symptôme difficile à évaluer) puis le tremblement, la micrographie, la difficulté de marcher (maladie asymétrique, elle touche plus sévèrement un côté du corps), signes généralement associés à des douleurs. Après cette phase, on enregistre souvent des symptômes autres que moteurs. D’autres symptômes peuvent être rencontrés plus ou moins tardivement : chutes, hypersalivation, réflexe oculo-palpébral inépuisable, une micrographie (la calligraphie diminue en amplitude), une dysarthrie (troubles de la parole), troubles de la déglutition, troubles du comportement en sommeil paradoxal, hypotension orthostatique, troubles urinaires, etc. Des troubles cognitifs voire une démence peuvent survenir chez le patient âgé.
Epidémiologie
La maladie de Parkinson est la seconde maladie neurodégénérative la plus fréquente après la maladie d’Alzheimer.
Sa prévalence (proportion dans une population à un instant donné) dans les pays occidentaux est d’environ 0,3 % dans la population générale. Elle augmente avec l’âge, atteignant 1 % chez les plus de 60 ans, et jusqu’à 4 % chez les plus de 80 ans. Cependant, les études épidémiologiques dans cette tranche d’âge ne distinguent pas la maladie de Parkinson des syndromes parkinsoniens. L’âge moyen d’apparition de la maladie est d’environ 60 ans, même si 5 à 10 % des cas, classés comme précoces, commencent entre 20 et 50 ans. La maladie de Parkinson pourrait être moins fréquente chez les personnes d’ascendance africaine et asiatique, ce qui reste contesté. Les hommes seraient plus souvent atteints que les femmes mais les études ne sont pas unanimes sur ce point.
L’incidence de la maladie de Parkinson est comprise entre 8 et 18 pour 100 000 années-personnes (nombre de nouveaux cas pour 100 000 personnes par an).
C’est la deuxième cause de handicap moteur majeur chez les sujets âgés après les accidents vasculaires cérébraux.
En France, 150 000 personnes sont atteintes de la maladie de Parkinson et 14 000 nouveaux cas sont découverts par an.
Pronostic
Le risque de mortalité est à peu près doublé par rapport à une population non parkinsonienne, la cause la plus fréquente étant probablement les infections pulmonaires.
Les chutes sont une complication fréquente de la maladie.
Traitements
Sous l’influence des traitements, les symptômes vont se modifier. Des mouvements anormaux (dyskinésies) apparaissent pouvant être parfois très impressionnants. Ce sont des mouvements parasites très variés des mouvements volontaires (ouverture-fermeture des yeux, grimace, mouvements de langue, de rotation de la tête, d’ascension d’une épaule, d’enroulement du bras ou de la jambe…).
Médicaments
Actuellement, un seul médicament a démontré une efficacité sur la progression de la maladie, mais seulement in vitro et chez un animal de laboratoire. Le CLR01, un inhibiteur de la neurotoxicité de l’α-synucléine, a aboli l’agrégation et la toxicité de cette molécule, in vitro, et a amélioré significativement le phénotype et la survie d’un nouveau modèle animal d’α-synucléinopathie (un poisson zèbre mutant ; dans le groupe contrôle, tous les mutants sont morts après deux à trois jours). La suite des recherches, menée sous les auspices d’une fondation vouée uniquement à la recherche, la Parkinson Alliance, dépend de dons privés pour se poursuivre, comme celle fondée par Michael J. Fox (voir ci-dessous).
À toutes fins pratiques, pour l’humain, il n’existe pas à l’heure actuelle de traitement curatif de la maladie. Les traitements médicamenteux restent donc aujourd’hui encore purement symptomatiques.
Source: Wikipedia
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